L’utilisation des cartes mentales pour explorer la perception féminine de l’espace public


La carte mentale est une approche intéressante pour comprendre l’espace urbain vécu par les femmes. En utilisant des méthodes participatives, cette cartographie vise à recueillir les récits et les témoignages des femmes. De plus, elle met l’accent sur des aspects souvent invisibilisés de l’expérience urbaine des femmes tels que la sécurité, l’accessibilité ou encore les transports publics. À Gennevilliers un exercice de cartes mentales a été réalisé dans le cadre d’une étude du collectif « Les Urbaines ». 

 

La représentation des trajets quotidiens pour les femmes de Gennevilliers montre des différences de ressenti en fonction des chemins empruntés. La carte mentale réalisée par une habitante vivant dans la ville depuis 2006 nous montre la représentation qu’a une habitante des trajets dans la ville en fonction de l’heure. Des points de repère sont placés (arrêt de métro, commerce, mairie, etc.) et reliés par des traits de couleurs en fonction du ressenti du trajet (vert=agréable / noir=neutre / rouge=méfiance). Les traits peuvent varier en fonction de l’heure à laquelle l’interrogée emprunte le trajet (jour / nuit). On retrouve dans les « trajets agréables » des zones boisées ou ayant des voies piétonnes pouvant être caractérisées de zone calme. Les « trajets neutres » sont principalement représentés autour de la zone d’habitation et/ou sur les axes majeurs de circulation permettant une appropriation de ces espaces sans être particulièrement appréciés. Enfin les « trajets de méfiances » sont principalement autour des gares RER et métro (Gabriel Péri, Les Agnettes, Les Grésillons) ainsi que dans la zone du Carrefour et de la Mairie. Ces zones sont très mal perçues durant la nuit, cela peut sembler paradoxale que des zones aussi fréquentées n’entraînent pas un sentiment de sécurité. Les zones privilégiées sont des endroits calmes où il y a peu de chances de rencontrer de problèmes. La présence de beaucoup de personnes ne permet donc pas nécessairement aux femmes de se sentir rassurer et donc de s’approprier l’espace public.

 

Carte mentale réalisée au cours de l’atelier

 

En définitif, le recours à des cartes mentales, comme le collectif « Les Urbaines » à Gennevilliers, offre l’opportunité de donner la parole aux femmes. En intégrant ces perspectives dans la planification urbaine, la carte mentale peut contribuer à créer des espaces plus inclusifs. 

 

 

Sources : 

https://urbaines.hypotheses.org/tag/carte-mentale

https://www.urbanisme.fr/debat/oser-parler-durbanisme-feministe/#:~:text=Cette%20approche%20f%C3%A9ministe%20serait%20favorable,les%20professionnels%20et%20les%20%C3%A9lus.