Présentation de l’outil
Aioli est une plateforme collaborative dans le domaine du patrimoine. Elle permet de regrouper les données produites par plusieurs acteurs tels que les archéologues, conservateurs, touristes… (MAP 2023a). Le but est de pouvoir promouvoir la photogrammétrie collaborative au plus grand nombre. Pour ce faire, elle met à disposition une solution de calcul pour les acteurs et offre la possibilité d’annoter les numérisations effectuées pour tous les utilisateurs.
L’outil est employable aussi bien dans un contexte de recherche, avec des photographies prises en environnement et lumière contrôlés que dans un musée par les visiteurs eux-mêmes. Le but est également de pouvoir mettre à jour rapidement et pouvoir suivre l’évolution des états de surface des objets. Cela permet de documenter les dégradations qui pourraient être observées (MAP 2023b).
Aussi, l’outil est en réalité une forme simplifiée de BIM. C’est aussi un essai d’introduire ces outils dans le monde de l’archéologie, demandeur de ce type de technologie.
Fonctionnement de la plateforme
Aioli utilise principalement la photogrammétrie pour enrichir les collections de données existantes. La technique de captation repose sur la prise de vue méthodique pour discerner des points remarquables similaires entre les photos prises, souvent des pixels colorés qui se démarquent particulièrement bien, pour limiter les erreurs lors de la suite du processus (Delevoie et al. 2012). Un nombre de photographies conséquentes est nécessaire pour créer des paires d’image et pouvoir en déduire une profondeur grâce au principe de la parallaxe (Bayel 2023, p.17). La reconstruction 3D demande une grande quantité de ressources de calcul. Aioli permet de fournir une solution de calcul distante pour traiter toutes ces données et archiver correctement ces données brutes patrimoniales (Néroulidis et de Luca 2020, p.1). Il est également possible pour l’utilisateur de suivre les ajouts fait au modèle dans le temps, comme n’importequ’elle plateforme participatives.
Une fois le modèle calculé, le principal atout de la plateforme réside dans l’enrichissement et les annotations qui peuvent être faites sur le modèle. Dans le cadre de la restauration de l' »Arbre aux serpents », une numérisation a été entreprise ainsi qu’un enrichissement sémantique des résultats pour une utilisation postérieures par les professionnels de la Culture (Figure 1) (Ministère de la Culture 2023).

Actuellement
L’outil est toujours en phase de test approfondis et n’est ouvert qu’à un public restreint pour améliorer la plateforme. Des partenaires institutionnels européens utilisent déjà la plateforme dans leurs projets de numérisation et de visualisation des données collectées, principalement en géomatique et archéologie. Il est également utilisé dans le domaine de l’étude du bâti avec l’annotation du modèle obtenu pour en faire le relevé pierre à pierre et le phasage de la construction, visible sur la figure 2. L’outil est alors utilisé comme BIM par les archéologues qui peuvent regrouper la numérisation 3D, les plans et les observation issue du terrain.
Toutefois, l’outil n’a pas vocation à être utilisé sur le terrain directement, du fait du besoin d’une machine de travail pouvant afficher les nombreux polygones et une connexion internet stable. Or, l’électricité et la connexion sont deux ressources rares pour les archéologues et géomaticiens de terrain.

Bibliographie
MAP. « aïoli – Une plateforme d’annotation sémantique 3D pour la documentation collaborative d’objets patrimoniaux », 2023a. http://www.aioli.cloud/?page_id=2219&lang=fr.
MAP. « Aïoli – UMR MAP 3495 », 2023b. http://www.map.cnrs.fr/?portfolio_page=pavage-3-3-22-2-2-4-4-2.
Delevoie, Caroline, Bruno Dutailly, Pascal Mora, et Robert Vergnieux. « Un point sur la photogrammétrie ». Archéopages. Archéologie et société, no 34 (1 février 2012). https://doi.org/10.4000/archeopages.410.
Bayel, Léo. « La numérisation 3D au service du patrimoine et de la recherche archéologique ». Paris 8, 2023. Néroulidis, Ariane, et Livio de Luca. « Aïoli, une plateforme d’annotation sémantique 3D pour la documentation collaborative d’objets patrimoniaux ». In Xèmes Rencontres Internationales Monaco et la Méditerranée. Monaco, Monaco, 2020. https://hal.science/hal-02565205.
Ministère de la Culture. « Pour une meilleure appréhension des questions de conservation et de documentation des œuvres grâce à la numérisation : le projet SUMUM », 3 mars 2023. https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Sciences-du-patrimoine/Actualites/Pour-une-meilleure-apprehension-des-questions-de-conservation-et-de-documentation-des-aeuvres-grace-a-la-numerisation-le-projet-SUMUM.