Et si la Terre devenait une personne ?: la rencontre entre les données quantitatives et qualitatives pour une transition durable


Nous sommes aujourd’hui 8 milliards d’êtres humaines sur Terre. Cette dernière pourrait-elle supporter indéfiniment nos quotidiens ? Il est indéniable que la transition écologique doit être portée par chacun dans son quotidien.


Pour une personne, une journée sur Terre représente 24 heures. Multipliées par 8 milliards d’individus, le total représenterait 190 milliards d’heures de vie active, dont des activités polluantes, et de repos. Des chercheurs de l’Université canadienne McGill ont récolté des données de près de 90% de la population mondiale sous forme de durée (données quantitatives) de chaque activité (données qualitatives) au quotidien. Voici la représentation graphique d’une journée selon Fajzel et Al., Université McGill.

Deux grandes parties se distinguent : d’une part la partie active et d’autre part la phase de repos. Plus de neufs heures sont consacrées respectivement à la phase d’inactivité (Sleep and bedrest) et aux activités pour le propre de l’humain (Direct human outcomes). Plus de 3 heures sont consacrées aux activités extérieures, dont l’activité agricole, l’une des principales activités polluantes dans le monde. Que ce soit dans le « Direct human outcomes » ou « External outcomes », nous consommons de l’eau que ce soit comme consommation personnelle ou pour la production agricole. Hors une personne vivant dans une zone tempérée ne devrait consommer que 2,5 litres d’eau par jour. Un français consomme en moyen 150 litres…un américain en consomme 26 fois plus. En croisant le graphique et les données des sociobiologistes, une première remarque remonte. L’eau est un enjeu plus qu’important pour demain. Or, elle est en permanence utilisée et consommée comme si elle était illimitée. C’est à ce niveau qu’il faut agir. En diminuant intelligemment sa consommation au quotidien, la ressource en eau serait moins inquiétante pour l’avenir. D’autant plus que la population mondiale ne cesse n’augmenter.

D’autre part, nous devrions mettre davantage d’énergie à distribuer l’eau aux êtres humains qui en ont besoin. Ces derniers, majoritairement pauvre, achèteraient l’eau 10 à 20 fois plus cher qu’une personne riche selon Rick Connor, rédacteur en chef de l’Unesco. Il ne faut pas faire de généralité. Cependant, il est pertinent de se demander si une personne pauvre consommerait de la même manière l’eau qu’une personne riche si elle en avait l’occasion, sachant qu’elle connait la condition de pauvreté ? Et inversement, une personne nouvellement devenue riche, consommerait l’eau abondamment sachant qu’elle a connu la pauvreté avant ? C’est pourquoi ces questions relèvent un grand défi. D’une part, il faudrait que la consommation d’eau en pays développé devienne raisonnable, participant par conséquent à une transition écologique durable, et d’autre part, que ces pays développés mettent à profit leurs économies dans l’amélioration de l’accès à l’eau pour les pays défavorisés.

Enfin, ce graphique est à remettre en question. Il serait faux de lire cette représentation comme étant la journée de chaque individu. En effet, ce graphique représente peu ou pas la différence entre les activités des personnes riches et des personnes pauvres, qui sont en réalité bien différentes. Une personne pauvre aurait tendance à pratiquer des activités moins polluantes et moins critiques pour la Terre.

Ainsi en représentant une journée type comme celle d’un individu sur Terre, plusieurs conclusions et questionnements émanent. Un grand nombre de pratiques quotidiennes, qui peuvent paraitre peu responsable du changement climatique à l’échelle d’un individu, est la principale cause du réchauffement. En effet, en multipliant l’effet d’une activité par les 8 milliards d’individus, nous nous rendons compte assez rapidement de l’impact négative sur la planète. D’autre part, ce graphique et cette manière d’appréhender les activités quotidiennes, permettent de mettre en avant, les domaines dans lesquelles nous devons travailler pour améliorer notre consommation de vie et ainsi participer à la transition durable.  Enfin, il est important de ne pas faire de généralité de ces pratiques à l’ensemble des individus.

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