L’intelligence artificielle, un outil sans limite ?


La notion par d’elle-même. L’intelligence artificielle que nous allons appeler IA dans cette article, est, en résumé, la capacité à reproduire les compétences cognitives de l’homme par une machine (artificielle). C’est un domaine récent datant des années 1960 environ. Au début, cette « science nouvelle », si nous pouvons l’appeler comme cela, est inégalement détenue géographiquement. C’est principalement les Etats-Unis qui ont la main dessus. Puis petit à petit, l’IA intègre les sciences et les techniques, et prend de l’importance dans les pays développés, comme ceux d’Europe du Nord.

Dans un monde accroché à la technologie, de nombreuses personnes … d’utiliser l’IA pour faciliter des actions, tâches ou recherches dans leur quotidien. Dans le domaine de la géographie et de l’informatique, l’IA peut être une réelle aide mais aussi peut menacer la compréhension des cartes par exemple. Le GPS remplace largement aujourd’hui les cartes topographiques. Il est plus commun de voir une personne demander son chemin sur son téléphone que sur une carte à un passant. L’interaction sociale est aussi remise en question, mais cela est un autre sujet. Dans une logique d’accélération des processus et d’aide à la décision, l’intelligence artificielle fait parler les cartes. Mais l’IA aurait-elle réellement une conscience ? Car au-delà des analyses, les prises de décisions font appel à la conscience et à l’interaction entre plusieurs acteurs des territoires. En effet, Denis Pumain disait déjà en 2005 que « Le savoir géographique et cartographique est plus que jamais une composante des libertés démocratiques, il convient de l’entretenir par l’éducation pour éviter que le fossé ne se creuse davantage entre producteurs et utilisateurs de l’information géographique » (Denise Pumain, « Cartographie et intelligence artificielle », 2005).

Et cela est d’autant plus important que l’IA a des limites. Pour prendre des décisions parfois mondiales, il faut une conscience qui amène au bon sens. Or l’IA en est dépourvu. Elle n’a pas la compétence de penser et de prendre en compte l’humanité dans la prise de décision. Par exemple, l’IA pourrait détecter une anomalie sur une image satellitaire, mais elle ne pourrait pas comprendre la signification, mettre l’image dans un contexte culturel et géographique. Elle pourrait signaler la présence d’un cyclone sur une image car elle reconnait la forme, mais elle ne pourrait pas analyser les impacts de ce cyclone sur deux territoires à la géographie différence. C’est pourquoi, la pensée humaine doit être toujours présente derrière et qu’il n’est pas pertinent de confier toute confiance dans la prise de décision en une intelligence artificielle. D’autant plus qu’il ne faut pas oublier que le travail de l’IA se base sur des données fournit. Ces données, par exemple géographique, peuvent être erronées et pas fiables. Ce qui qui conduirait à des analyses fausses et de mauvaises décisions.

Nous ne disons pas que l’IA est un outil non fiable. Au contraire, cet outil a permis de faire de nombreux progrès, notamment dans les sciences techniques. Cependant, dans un monde de plus en plus connecté, la tendance serait de remplacer de nombreuses compétences par l’IA. D’une part, plusieurs métiers viendraient à disparaitre, d’autre part, les analyses et les résultats doivent toujours être remis en cause et vérifier, à cause de la fiabilité de la donnée qui a formé l’IA. L’IA est formée par des données, mais dans certains domaines, ces données sont subjectives, ce qui mènent à d’autres limites de l’ordre de l’éthique et du manque de transparence. Certaines réponses pourraient être orientées par les données.  

Sources:

https://www.coe.int/fr/web/artificial-intelligence/what-is-ai

Denise Pumain, « Cartographie et intelligence artificielle », Cybergeo: European Journal of Geography [En ligne], Éditoriaux, mis en ligne le 15 novembre 2005