Les 13 et 14 septembre 2023 avaient lieu la 6ème édition des GéoDataDays à Reims, manifestation annuelle qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière géomatique en France.
Les GéoDataDays est un évènement organisé communément par l’association Afigéo et le média DécryptaGéo et émane des désormais anciennes « Rencontres des Dynamiques régionales en information géographiques » et des « Rencontres DécryptaGéo ». Et c’est tout naturellement que les étudiants de Master de notre Université s’y sont rendus.
6 heures, gare de Lyon, Paris s’éveille, et nous aussi ! Mais nous sommes ravis d’aborder cette longue journée de marathon et de découvrir les enjeux de notre filière.
A peine arrivés, nous participons à un débat sur la souveraineté et les enjeux économiques pour les géodata. Quatre personnes étaient présentes pour aborder cette thématique qui, tour à tour, ont évoqué leur point de vue et interagit avec le public. Excellent nouvelle : les géodata sont une composante essentielle pour l’Etat et toutes les entreprises qui en ont l’utilité. Toutefois, les enjeux de cette activité ne relèvent pas de la souveraineté bien que celle-ci soit proche de la puissance publique, et constituent un domaine d’expertise identifié. Tous sont unanimes : les données sont encore sous-exploitées, mais le potentiel est énorme, ce que confirme le directeur de l’Ecolab. Le vice-président de l’Afigéo évoque lui, que le numérique nous rattrape et que c’est maintenant que les entreprises du numérique commencent à s’intéresser à la donnée géographique, accentuant qu’elle est essentielle. Le représentant du CNES aborde également une prise de conscience rapide et soulève le problème de traduction existant entre les acteurs de tous les domaines, notamment économiques, et le monde de la géodata. Les quatre invités ont par la suite parlé de l’innovation au sein des entreprises et de la nécessité à faire rentrer la culture de la data dans celles-ci tout en bénéficiant d’un outil commun pour faciliter la communication. Au terme de ces 2 heures d’échanges, nous pouvons finalement retenir que l’usage de la donnée géographique est en plein essor mais est compliqué par la multitude d’acteurs spatiaux.
Il est maintenant 11h15 et le réveil est loin ! Mais nous n’avons pas le temps de nous reposer puisqu’une autre conférence débute, avec pour thème « les géodata au service des mobilités durables ».
Plusieurs intervenants nous ont exposés leur solution pour répondre à cette question. Deux s’étaient concentrés sur les bornes de recharge des voitures électriques. L’entreprise Syane est en train de développer son projet de réseau public interdépartemental de « Eborne » dans le Sud-Est de la France. Dans ce cadre, la géodata permet d’optimiser les implantations des bornes, de connaître le domaine public, la capacité du réseau électrique et la proximité des services. Enedis, quant à elle réfléchi au « Smart Charging » pour lisser la dépense énergétique en électricité sur l’ensemble d’une journée, et ainsi permettre une meilleure maîtrise de celle-ci et une meilleure durée de vie des batteries. La métropole du Grand Reims a présenté « Reims à vélo » et « Grand Reims à vélo ». Leur objectif est d’atteindre une part modale d’utilisation du vélo de 9% d’ici 2030 sur ce territoire. Ils font des enquêtes et utilisent leur SIG pour consulter les données résultantes et les mettre à jour. Sur le même sujet, Immergis travaille sur les mobilités durables et plus particulièrement le vélo pour la DDTM 76. Ils souhaitent favoriser l’utilisation du vélo en milieu rural. Pour cela, ils espèrent pouvoir réutiliser des routes agricoles très peu fréquentées pour les transformer en voies cyclables. L’avantage réside dans le fait qu’il n’y a pas à prévoir de nouveaux aménagements. Toutefois, l’inconvénient serait la fermeture de certaines routes pour le changement d’usage. L’entreprise travaille actuellement sur la collecte des données en identifiant des itinéraires possibles et des relevés de terrain.
A peine avalé notre déjeuné, nous poursuivons notre journée avec une conférence de 2 heures sur la construction du monde de demain grâce à la géodata au cours de laquelle les intervenants ont présenté leurs projets. La plupart ont abordé le sujet de l’économie circulaire et ont créé des plateformes collaboratives. C’est le cas de Cartoeco. Il s’agit d’une carte référençant les structures de l’ESS de l’économie sociale et solidaire qui font la transition écologique. Chacun peut contribuer à l’élaboration de cette carte en y ajoutant les données sur la structure Carteco. Toujours sur l’économique circulaire, l’Institut Paris Région a travaillé sur le foncier disponible en Ile-de-France pour y accueillir des structures dédiées à l’économie circulaire, notamment sur des friches industrielles. Enfin, Geo212 et Murmuration SAS ont collaboré pour produire une place cartographique interactive sur la qualité de notre environnement. Cette carte nous communique des informations synthétiques et scientifiques. On peut, par exemple, y retrouver le nombre de jour de pollution dans un espace choisi sur la carte. Pour le moment, cette carte interactive n’est pas disponible au grand public mais le sera prochainement pour les habitants de l’Ile-de-France, puis pour tous les Français.
La journée se termine en beauté avec la remise des prix du challenge Géodata !
Nous quittons le salon riche de savoirs, d’échanges, de rencontres et une perspective quant au développement de notre filière. Rien de tel pour aborder notre année avec enthousiasme ! Nous serons ravis de revenir l’année prochaine !
Charlotte Tellier