Par NICOLX (Nicolas Le Maux)
Introduction
Les déchets anthropiques de toutes sortes polluent désormais l’espace. Ils proviennent de l’essor du domaine spatial : déploiement de nombreuses sondes, lanceurs, satellites et autres projets militaires. De telle sorte que les différentes agences spatiales étudient comment nettoyer l’horizon orbital. La cartographie des débris et autres corps en orbite présente ainsi un réel enjeu.

La convention internationale sur l’enregistrement des objets lancés dans l’espace extra-atmosphérique marque plus de cinquante années déjà. Cependant, l’organisme en charge de récoler les informations, c’est-à-dire, le Bureau des Nations Unies pour les affaires spatiales (UNOSA) ne reçoit que peu de données. Le registre n’est guère alimenté au fil de l’eau. Cela semble fou, mais l’enregistrement des objets lancés en orbite prend parfois plusieurs années. Le traité laisse place à des interprétations et des mise en places relativement divergentes.

De l’idéation à la concrétisation du projet
AstriaGRAPH constitue la première initiative d’une cartographie exhaustive des corps gravitant autour de l’orbite terrestre. AstriaGRAPH est développé par l’école d’ingénérie Cockrell d’Austin, Texas. Du nom d’UT Austin’s Cockrell School of Engineering, le projet est dirigé par Moribah Jah et son équipe. Leur doctrine : « rendre l’espace transparent ». Le projet est né avec Jah dès 2007 et son passage à l’US AirForce, alors directeur de l’Avdvanced Sciences & Technology Research Institute for Astronautics (ASTRIA).
Mais la gouvernance du projet devait être quelque peu différente des pratiques courantes (bases de données relationnelles, ancrage big data). Or, il s’agissait là d’agréger des données protéiformes réellement hétérogènes. C’est l’origine du projet AstriaGRAPH.

Ainsi, le Professeur Jah travaille depuis 2017 avec la société Neo4j afin de réunir l’ensemble de l’information satellitaire. Elle rassemble ainsi des données du catalogue de l’US Space Command, de Planet Lab (mesures GPS des satellites), l’ESA, JSC Vimpel, Starlink constellation de SpaceX, Maxar Technologies, entre autres. Elle agrège également des données issue de la communauté des télescopes amateurs CSAT ou de l’Union of Concerned Scientists.
La devise de Jah est que « rien ne se cache dans l’espace ». Il voudrait d’ailleurs que « tout le monde sache où tout se trouve à tout moment »
AstriaGRAPH en quelques lignes
Le site web AstriaGRAPH présente une carte interactive en trois dimensions des objets et corps placés en orbite de la Terre.

Des tris sont possibles selon les source de données, par constellations, ou pays et type d’orbite (basse, moyenne, haute et géostationnaire). Un code couleur permet de distinguer les satellites actifs de ceux inactifs, les épaves de fusées, les débris. Ce dernier groupe rassemble les objets qui n’intègrent toujours pas de classe précise.
En plus de procéder à la surveillance du système d’enregistrement de l’UNOOSA, le site propose un canal de streaming prédisant les approches entre corps orbitaux. Les calculs de trajectoires prévisionnels s’appuient notamment sur la capacité de calcul de Neo4j. Le champ d’application s’étend également à la communauté astronomique pour appréhender l’éventuelle pollution lumineuse des corps gravitant en orbite, corrompant la qualité des images.
Sitographie :
http://astria.tacc.utexas.edu/AstriaGraph/
https://dataverse.tdl.org/dataverse/ASTRIA
https://www.sir-apfelot.de/fr/Astriagraphe-49935/
https://www.numerama.com/sciences/707105-cette-visualisation-montre-a-quel-point-lorbite-de-la-terre-est-polluee.html