La cartographie chez les Mésopotamiens : le plan de Nippur


Les Mésopotamiens ont très vite maitrisé leur propre écriture cunéiforme. Cette écriture et le fait de mettre sur des tablettes d’argiles leurs connaissances a ensuite permis de concevoir des cartes. Ces cartes avaient comme objectif de « mesurer l’espace et le temps » (Mustapha Djabellaoui, 2016) tout en proposant une version simplifiée des informations sur la terre dont ils bénéficiaient. Le sujet principal des leurs cartes était l’agriculture, le foncier ou bien encore la surface terrestre appliquée à tous type de domaines.

La ville de Nippur était l’une des premières villes sumériennes, elle a été construite autour de l’Euphrate et est l’un des principaux centres religieux du pays.

Le plan de Nippur a été conçu dans le quartier sacré de la ville. Il a été découvert avec d’autres tablettes. D’après les estimations, cette carte « date au moins de la première partie du IIe millénaire » (Mustapha Djabellaoui, 2016). Il s’agit d’une brique de terre cuite. Dessus est gravé le plan avec des annotations qui nous permettent la compréhension de ce document.

Le plan aurait servi lors des travaux de nature hydraulique que la ville a entrepris en 1500 environ. De plus, certains monuments sont représentés sur le plan de Nippur, et la royauté avait la volonté de « retrouver le plan originel des monuments », le plan de Nippur aurait également pu servir comme modèle de la ville à conserver.

Outre les quelques monuments représentés sur la carte, on peut aussi y trouver le canal Nunbirdu et ses nombreux couloirs fluviaux représentés par, les murailles de la ville, symbolisées par ses trois portes d’accès. On peut y voir plusieurs bâtiments remarquables de la ville comme les temples et d’autres établissements religieux. Un jardin est également représenté. De façon générale, les cartes mésopotamiennes « fournissent un tableau relativement complet de la géographie de la Mésopotamie » (Mustapha Djabellaoui, 2016).

Finalement, en réalisant leurs cartes, les Mésopotamiens ont été avant-gardistes. En effet, alors qu’à l’époque de la réalisation du plan de Nippur nous pouvons penser que les villes ne sont qu’un regroupement d’habitants et de bâtiments leur offrant la possibilité d’apprendre et/ou de se distraire. Il résulte une vraie réflexion quant à la création de celles-ci. De plus, les nombreuses informations présentes sont le signe d’un grand besoin de pouvoir garder une trace d’un moment passé. Ces informations sont une richesse pour les habitants, ils peuvent grâce à cela se repérer dans l’espace et se déplacer. Le fait de cartographier ce qui entourait les Mésopotamiens induit des changements et le développement d’activités comme les cultures agricoles ou encore l’urbanisme des villes ainsi que le terme de propriété avec le foncier comme évoqué précédemment. La cartographie est donc une avancée de plus pour ce peuple.

Figure 1 : plan de Nippur. Uṣurti erṣetim, Les documents cartographiques mesopotamiens de Mustapha Djabellaoui dans Hypothèses, 2016.

Sources :

  • Mustapha Djabellaoui (2016), Hypothèses, édité par Editions de la Sorbonne.
  • Cours de L1 de licence de géographie et aménagement (2021) par Mr Athanase Bopda, Université Le Havre Normandie.

Charlotte Tellier