Alors qu’Amazon va rentrer sur le marché spatial avec comme objectif de donner accès à Internet Haut débit à la fin 2024 à la majorité de la planète, c’est une réelle course de satellites que nous allons observer ces prochaines années.
Les données captées et créées par les satellites rentrent dans une logique de contrôle et de pouvoir par les Etats. Les sociétés contemporaines deviennent dépendantes aux systèmes spatiaux (Florence Gaillard-Sborowsky, 2023). La donnée en elle-même parait inoffensive mais elle peut être utilisée comme une arme puissante en politique et en économie. Par exemple, les données sur les frontières entre plusieurs pays aux situations conflictuelles, peuvent être analysées pour les surveiller.
Certes les satellites permettent de surveiller, d’observer et d’analyser la Terre. Mais qu’en est-il de la surveillance des satellites eux-mêmes ? Il y aurait deux types de surveillances : la surveillance de satellites malveillants mais aussi la surveillance de satellites pour éviter leur collision. En 2021, c’est environ 7000 satellites en orbite dont 3000 qui ne sont plus utilisés et donc qui ne sont plus contrôlés. Ces 3000 satellites pourraient entrer en collisions et entrainer des dégâts considérables. Le premier objectif des agences spatiales est de produire un système d’information référençant avec des coordonnées spatiales la position exacte de ces satellites inutilisés. L’intelligence artificielle peut être utilisée afin d’identifier la position des satellites ne rentrent en collision avec eux. (Rolf Densing, directeur des opérations de l’Agence spatiale européenne). L’ESA et l’UE ont pour projet d’envoyer un satellite ayant pour fonction de surveiller et d’éviter les collisions. La surveillance des autres satellites passe donc par un partage de données et cette surveillance pourra se faire qu’en envoyant d’autres satellites en orbite. Ce qui est paradoxal.
Nous l’avons vu dans un article précédent, mais nous sommes dans un contexte où la demande à la connectivité haut débit augmente, où l’observation des changements environnementaux est primordiale et où la surveillance générale des régions du globe est finement faite par la majorité des Etats. Il est donc naturel de voir une augmentation des satellites en orbite. Ces satellites propulsent les Etats dans une utilisation de masse des données spatiales. Chaque Etat se voit entrer dans la course spatiale qui a pour enjeu de montrer leur puissance.
Il est d’autant plus important de surveiller l’orbite car il n’appartient à personne ou inversement il appartient à tout le monde. Il devient alors une nouvelle zone d’affrontement politique et économique des grandes puissances mondiales (Sénéchal-Perrouault, Liffran, 2019).
Nous l’avons vu, l’orbite est la principale zone de surveillance du globe grâce aux satellites qui captent et envoient des données, parfois confidentielles, ce qui peut entrainer des conflits, lorsqu’il s’agit de partager la donnée. De plus ces satellites actifs pourraient rencontrer des problèmes s’ils rencontrent des satellites inactifs (environ 3000). Il est donc important que les instances internationales proposent un système de surveillance des satellites en orbite. Mais cela devient un paradoxe quand une nouvelle problématique voit le jour : la pollution spatiale. Alors quel va être l’avenir de l’orbite ? entre la volonté d’envoyer de nouveaux satellites pour une meilleure gestion spatiale et d’un autre côté surveiller et éviter la pollution spatiale.
https://journals.openedition.org/espacepolitique/10374#tocto1n4
https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2011-4-page-40.htm?contenu=article
http://www.lecavalierbleu.com/livre/geopolitique-de-lespace/*
Louise BITTANTE