20%. Il s’agit du taux de fuite des réseaux de distribution d’eau potable en France selon l’étude BIPE de 2019. Cela signifie qu’un litre sur cinq qui rentre dans le réseau d’eau potable français se perd.
Bien que ce taux soit moins élevé en France que dans certains pays voisins (il atteint par exemple 38% en Italie) (BIPE, FP2E, 2019), cela représente tout de même un coût énorme pour les exploitants, et dans le contexte du changement climatique, un enjeu crucial. Les SIG peuvent ainsi être utilisées comme outils de détection ou de prévention des fuites d’eau des réseaux d’alimentation en eau potable (AEP) mais de manière plus générale comme outil de gestion des réseaux d’eau enterrées.
La géomatique comme solution pour la gestion des réseaux d’eaux
Le SIG peut permettre de repérer et gérer les fuites : il devient alors intéressant de le lier à la Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO) d’un réseau (Carpentier, 2022).
De plus, la connaissance des réseaux d’eaux souterrains est aussi devenue un impératif juridique : la réforme anti-endommagement, entrée en vigueur en juillet 2012 et prévue par la loi Grenelle 2 a pour objectif d’éviter l’endommagement des réseaux souterrains lors de travaux. Elle a mis en place le dispositif de DT-DICT (Déclaration de Travaux à proximité des réseaux – Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux), qui nécessite une précision de classe A (40 ou 50 centimètres) dans la cartographie des réseaux souterrains. Les réseaux non-sensibles, dont les réseaux humides, doivent être, pour les unités urbaines, en classe A d’ici 2026 (DICTservices, 2023).
Ainsi des solutions pour la gestion patrimoniale dans le secteur de l’eau se développent. Certains groupes développent leurs propres outils : ainsi Veolia a mis en place la solution Waterloss (Carpentier, 2022). Cependant il existe aussi des entreprises qui ne gèrent pas de réseaux humides, mais qui développent des solutions destinées à être utilisées par les gestionnaires : c’est ainsi le cas de 1spatial, dont le développement d’applications métiers ne se limite pas au secteur de l’eau.
Un exemple de solution métier : 1Water
[Live+] SIG 2023, le Géo évènement, qui s’est déroulé du 9 au 13 octobre 2023, a été l’occasion pour diverses structures de présenter leur travail de la domaine de la géomatique, parmi lesquelles 1spatial, qui a présenté la version 2.0 de sa solution 1Water.
Cette solution, basée sur ESRI, est dédiée aux gestionnaires de réseaux d’eau, comprenant l’alimentation en eau potable (AEP), et l’assainissement de l’eau pluviale (EP) et de l’eau usée (EU). Il s’agit d’une évolution de sa précédente solution arcOpole Pro Réseaux Humides. Elle utilise notamment l’extension ArcGIS Utility Network, qui sert à la gestion de réseaux. Cette solution web et mobile permet la gestion des anomalies et la saisie de données d’exploitation sur le terrain, ainsi que la saisie de patrimoine, tout en gardant un historique des données qui ne sont plus d’actualité (Boncompain, De Tombeur, 2023). L’outil offre donc une base solide pour un exploitant qui souhaite mettre en place un SIG, en l’accompagnant pour ne pas partir de rien. Bien sûr, l’exploitant peut tout aussi bien décider de développer son propre SIG.
Sources
« Comprendre la réglementation anti-endommagement – DICTservices ». Consulté le 16 octobre 2023. https://www.dictservices.fr/infographie-reglementation-dict/.
Carpentier, Steve. « Réseaux d’eau : le SIG bien dans les tuyaux ». SIGMAGTV, mars 2022.
« FP2E BIPE 2019 eau assainissement ». FP2E, BIPE. Consulté le 16 octobre 2023. https://fp2e.org/flowpaper/BIPE-2019/#page=2.
Boncompain, Jérôme, et Thierry De Tombeur. « 1Water ». [Live+] SIG 2023, le Géo Évènement, 13 octobre 2023. https://www.geo-evenement.fr/onlinesession/ae40b15a-7b51-ee11-9937-000d3a4cc0c5.