Dans le contexte du changement climatique, les aléas naturels auraient tendance à se montrer plus extrême. C’est notamment le cas de l’inondation. Ces trente dernières années, le sol a été largement modifié par l’action de l’homme. Entrainant ainsi une imperméabilisation et une minéralisation du sol. Ces modifications de la nature du sol deviennent un facteur aggravant la « non-infiltration » de l’eau dans le sol. Par effet « domino », l’inondation aura un impact plus important à cause d’un sol qui n’infiltre plus l’eau dans les nappes souterraines. Depuis le début du XXIe siècle, de nombreuses collectivités territoriales s’inscrivent dans la transition écologique. Elles adoptent de nouvelles stratégies de gestion de l’aménagement et du risque. C’est ainsi que de nombreuses communes se dotent d’une cartographie de la capacité du sol à infiltrer l’eau, afin d’anticiper les zones plus à risques.
L’état de l’art de la cartographie de l’infiltration de l’eau à l’échelle de la France est la première étape. Il est « non exhaustif, du fait notamment que certaines collectivités ne rendent pas leurs cartes publiques » (V. Vallin, E. Dumont et al…, 2016). Ensuite, grâce à cet état de l’art, il est possible d’élaborer une base de données documentaire recensant les cartes déjà produites et les caractéristiques géologiques, géographiques et géomorphologiques des territoires. Aujourd’hui, la cartographie de ces domaines est facilitée par de grandes entreprises qui fournissent des fonds de références, comme l’IGN. L’utilisation d’un SIG et d’outils informatiques facilitent aussi la création de nouvelles cartes Il est fort probable que les zones fortement urbanisées adoptent le plus vite ces outils. C’est le cas de la métropole de Bordeaux mais aussi de la Rochelle, de Lyon ou encore de Saint-Denis.
L’analyse des premières cartes réalisées et de leur impact dans la gestion des eaux de ces territoires permet d’anticiper les risques et de proposer des méthodes adaptées aux communes qui veulent se doter de cet outil. Pour la cartographie en elle-même, il faut d’abord réaliser un zonage des Zones Potentielles Perméables (ZPP), puis un zonage des critères environnementaux (ZCE) et enfin un zonage des Zones Potentiellement Infiltrables (ZPI) qui résulte de la cartographie des deux premiers zonages.

La cartographie de l’infiltration de l’eau devient un outil d’aide à la décision important à l’ensemble des acteurs du territoire. L’outil étant assez récent, il n’est pas encore entièrement intégré dans la planification du risque à l’échelle de toutes les communes. Chaque territoire étant différent, l’outil et les méthodes utilisées pour cartographier doivent s’adapter. Cette adaptation à chaque territoire peut être un facteur ralentissant l’intégration de cet outil.
- V. Vallin, E. Dumont, G. Pétillon, A. Gerolin, M. Degrave, et al.. Cartographier l’aptitude des sols à l’infiltration des eaux pluviales : l’expérience de 6 collectivités en France. Novatech 2016 – 9ème Conférence internationale sur les techniques et stratégies pour la gestion durable de l‘Eau dans la Ville / 9th International Conference on planning and technologies for sustainable management of Water in the City, Jun 2016, Lyon, France. ffhal-03322091
- https://www.cerema.fr/fr/actualites/cartographie-du-potentiel-infiltration-sols-etude-du-cerema
- https://www.brgm.fr/sites/default/files/documents/2021-02/evenement-eau-souterraine-ressource-invisible-bardeau.pdf